On a souvent tendance à vouloir changer de posture d’un jour à l’autre, ne pas répéter. Notre mental nous demande du changement. Et si on ne le suivait pas dans cette exigence?…
« Si elle est correctement approchée, une pose a le pouvoir d’effacer certains engrammes dans le cerveau. Seule une très grande détente amène cette libération. A l’opposé, si vous pratiquez avec effort, dans le but d’obtenir des résultats, vous risquez de répéter régulièrement les mêmes tensions et de trouver tous les matins le corps solide, pesant. Très souvent nous projetons les réactions qui se greffent dans un mouvement. Avant même de commencer le geste, certaines régions du corps se fixent par anticipation. Il faut détecter cela en nous. Vous entendez la suggestion de prendre telle ou telle attitude et aussitôt le corps répète les tensions mémorisées. Si vous abordez la pose par la sensibilité en éveil, en prenant garde à ce que la sensation et la substance corporelle maintiennent leur vacance originelle, chaque jour la pose sera nouvelle, il n’y aura pas de répétition.
La pose reste l’inconnue que vous investissez sans préconception.
Un peu comme une pièce obscure dans laquelle vous ouvrez lentement une fenêtre: la lumière progressivement illumine l’espace.
La substance reste toujours en éveil, sans le moindre changement durant la prise, le maintien et le retour de l’asana. »
Extrait de Le yoga tantrique du Cachemire, Eric Barret.